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Saica Venizel, une papeterie vertueuse

A l'image du groupe Saica, le site de Venizel affiche son dynamisme et vient d'inaugurer sa chaudière biomasse, un investissement de 41 M d'euros qui traduit l'ancrage de la papeterie dans l'économie circulaire.

Ils étaient venus nombreux ce jeudi 12 septembre à l'invitation de Ramón Alejandro, président du groupe Saica et de Renaud Guilianelli, directeur du site de Saica Venizel, dans l'Aisne. Il s'agissait d'inaugurer la chaudière biomasse du site, installée il y a un an et qui atteint désormais ses pleines capacités.

Le nouvel équipement, lauréat de l'appel à projets de l'Ademe Biomasse Chaleur Industrie Agriculture Tertiaire (BCIAT) 2016 dans le cadre du Fonds chaleur, et soutenu par la Région Hauts-de-France, représente un investissement de 41 M d’euros. Pour un chantier qui a mobilisé pendant 15 mois quelque 135 personnes permanentes.Mais il contribue à une diminution de 71% des émissions de CO2 de la papeterie et à une réduction de 89% de la consommation de gaz naturel, remplacé par une énergie renouvelable et de récupération.

La nouvelle chaudière utilise en effet 75 000 tonnes de bois fin de vie et 26 000 tonnes de sous-produits de la préparation de la pâte à papier.

L’ancrage territorial de l’usine s’en trouve renforcé : les 280 000 tonnes de papiers et cartons à recycler utilisés pour la fabrication de la pâte à papier sont collectées dans un rayon de 150 kilomètres, et les 75 000 tonnes de bois fin de vie dans un rayon de 80 kilomètres. Il s'agit de bois issus de déchetteries ou chantiers de démolition, passés au préalable par des plate-formes de récupération avec un système de contrôle et de traçabilité.

Sans oublier les impacts sur l'emploi : la nouvelle chaudière a permis l'embauche de plus de 15 personnes en emplois directs et quelque 54 emplois indirects. Les salariés concernés par le projet ont bénéficié d'un vaste plan de formation et, aujourd'hui, l’effectif de Saica Paper Venizel s’élève à 160 emplois directs et l’activité de l’usine soutient près de 1 400 emplois indirects et induits, principalement dans les Hauts-de-France.

Comment fonctionne la chaudière ?

On peut distinguer trois étapes :

la préparation : le bois fin de vie est déchargé puis broyé puis stocké dans un silo de 2500 m3. Les sous-produits de la préparation pâte sont également broyés avant d'être stockés dans un silo de 400 m3. Les métaux ferreux ou non sont récupérés et conduits vers des filières de valorisation.

La combustion : le bois fin de vie et les sous-produits sont mélangés, créant le combustible de la chaudière biomasse, dont le fonctionnement repose sur un lit fluidisé bouillonnant qui délivre de la vapeur à 45 bard et 350°C. Dans le foyer de la chaudière, une température de 850°C est maintenue en toutes circonstances pour une combustion complète.

La valorisation énergétique et le traitement des fumées : la chaleur des fumées est récupérée pour réchauffer l'air de combustion ainsi que l'eau alimentaire servant à produire la vapeur. Le traitement de la fumée est assuré par l'addition préalable de charbon actif, d'urée, de chaux, suivie d'une filtration à manches.

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Renaud Guilianelli, directeur du site de Saica Venizel, n'entend pas s'endormir sur ses lauriers. De nouveaux projets sont à l'étude pour la papeterie : "Nous allons valoriser les sous-produits de la chaudière, alimenter les chaudières auxiliaires en 100 % biogaz, une deuxième cuve sera bientôt équipée d'un serpentin et nous pensons installer un turbo-alternateur d'ici moins de deux ans pour produire de l'électricité."

Les cendres sont récupérées et conduites vers des installations de traitement spécialisées. Un plan de recherche et développement étant par ailleurs en cours en vue d'identifier des filières potentielles de valorisation.

 

Que représente Saica Vénizel aujourd'hui ?

Le site de Vénizel fait partie de l'activité Paper de Saica et représente un fer de lance pour le développement des activités du groupe sur les marchés du nord de la France, du Benelux et de l'Allemagne. Depuis son rachat par Saica en 2002, la papeterie de Vénizel a été considérablement transformée. Elle produit aujourd'hui 250 000 tonnes/an de papier pour ondulé à partir de 100 % de papier à recycler. En 2006, elle s'est équipée d'une station de traitement des effluents avec production de biogaz. En 2008, la fibre vierge a été remplacée par 100 % de papiers à recycler, permettant à l'usine de sortir du classement Seveso. En 2016, les chaudières gaz et biogaz ont été remplacées par de nouveaux équipements fonctionnant au gaz naturel et au biogaz généré par la station de traitement des effluents.

L'usine est dorénavant certifiée ISO 14001 pour l'environnement et ISO 9001 pour son système de management de la qualité. En 2016 encore, la papeterie a engagé une démarche de certification de son système de gestion de l'énergie qui l'a menée à la certification ISO 50001.

En 2017, Saica Venizel lance l'étude de son empreinte locale qui va démontrer une parfaite intégration territoriale.

 

Quatre questions à...  Ramón Alejandro,

président de Saica

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelles sont vos ambitions pour le groupe Saica ?

Nous voulons continuer à faire de la croissance, d'une part en investissant sur nos papeteries et nos cartonneries françaises et d'autre part par acquisitions si cela se présente. Mais nous avons encore du travail à réaliser dans les papeteries que nous avons récemment acquises. Le marché européen est très fragmenté et présente encore des opportunités de consolidation.

Notre place de 3e groupe européen du papier recyclé pour le carton ondulé et du carton ondulé nous satisfait. Nous sommes une société familiale et cherchons une croissance équilibrée entre nos papeteries et nos cartonneries.

 

Et pourquoi pas une présence ailleurs dans le monde ?

Nous ne nous interdisons rien et restons à l'affût d'occasions qui se présenteraient ici ou ailleurs.

Et vos ambitions environnementales ?

Le développement durable est pour le groupe Saica une grande affaire. Nous nous alignons sur les programme mondiaux en la matière, que ce soit pour la sécurité et le développement des talents de nos employés, dans nos structures ou dans nos objectifs de zéro déchet. L'économie circulaire joue un rôle central dans le groupe. Nous savons que la croissance économique n'est pas incompatible avec le développement durable. Notre chaudière biomasse en est un exemple. Tout comme le fait que nos ayons installé la première centrale de cogénération en Espagne. Nous sommes également, en collaboration avec un groupe allemand, sur un projet de big data autour de l'amélioration de l'efficacité.

 

Comment évoluent le papier pour ondulé et le carton ondulé ?

La demande évolue. Nous vendons un peu plus de la moitié de notre production de papier pour ondulé à l'extérieur, le reste servant nos cartonneries. Nous avons été les premiers à fabriquer du papier pour ondulé léger dans notre usine espagnole et la réduction des grammages reste une préoccupation de nos clients tout comme la qualité d'un carton ondulé que l'on cherche à traiter avec plus de douceur pour améliorer ses propriétés de résistance par exemple. Nous avons confiance dans l'avenir du carton ondulé qui a tous les atouts et est un produit hautement environnemental.

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