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REPORTAGE
ALAMIGEON
Exploiter les atouts d'une PME

Comment une papeterie française de taille modeste joue la carte des papiers techniques en s’appuyant sur sa réactivité, sa proximité, la petite série et l’innovation. Entretien avec Arnaud Delplanque, business manager de Alamigeon Papers & Technologies

 

 

 

Comme beaucoup de papeteries, Alamigeon Papers & Technologies était à l’origine une minoterie créée en 1856 sur la Touvre à Villement, à quelques kilomètres d’Angoulême. C’est en 1930 que la famille Alamigeon la transforme en papeterie, la développe et l’agrandit, lui fait traverser la Touvre pour l’installer confortablement sur la rive gauche pour augmenter ses capacités de production, stockage, de bobinage et de façonnage en ligne. La transformation intègre ainsi le flux de process. Et, en 1981 est construit un atelier de découpe format pour compléter le site qui comprend également le pulpage et le raffinage de la pâte.

En 1988 le groupe Oxalis reprend la papeterie qui passera, en 2013, aux mains de Pascal Conty. Deux ans plus tard, Pascal Conty ouvre son capital à de nouveaux investisseurs régionaux et lui donne une nouvelle raison sociale : Alamigeon Papers & Technologies. Thibaut de Maillard en devient le président, Antoine Pontaillier le DG et Pascal Conty directeur d’exploitation.

Aujourd’hui, la papeterie est dotée d’une machine modernisée d’une capacité de 12 à 15 000 tonnes selon les grammages produits, d’une bobineuse et d’une coupeuse feuilles. Tous ses papiers sont fabriqués à partir de pâte vierge 100 % recyclable, Le collage se fait à partir d’amidons végétaux et les colorants utilisés dans la masse sont à base de pigments naturels aptes au contact alimentaire.

Traditionnellement, Alamigeon produisait des papiers et cartes pour les albums photos, le dessin, la photo, la numismatique, le bristol, les cartes de visite, le classement…. Egalement pour le bureau avec des enveloppes, des intercalaires, des buvards et des dossiers. Le tout dans des grammages de 90 à 450 g, teintés dans la masse, du blanc au noir.

 

En quête de diversification

Avec l’arrivée d’Internet, les marchés traditionnels existent toujours mais sont en baisse. Alamigeon a alors recherché des marchés de diversifications pour se tourner vers de nouveaux débouchés. C’est le développement vers des papiers technique, de spécialités : Ainsi sont nés la gamme CupForm, papier ingraissable barrière aux graisses (jusqu’à Kt 11) , la gamme PaperCup, papier barrière à l’eau et aux graisses et la gamme Ecokraft, un papier barrière à l’eau destiné & remplacer certaines applications plastique. Ecokraft étant déperlant, compostable, bio-dégradable , méthanisable et certifié contact alimentaire grâce à son traitement d’origine végétale, C’est une solution innovante et durable pour le traitement et la valorisation des déchets.

Toujours en quête d’innovations, Alamigeon recherche d’autres marchés de diversifications, cette fois dans les grammages lourds plutôt pour le haut de gamme. Ils s’adressent à l’emballage alimentaire, à l’emballage classique ou de luxe, notamment pour la pharmacie et la cosmétique. Mais aussi aux boîtes d’emballage de vêtements.

Une troisième diversification, démarrée il y a maintenant dix à quinze ans, concerne les papiers résistants au feu. Alamigeon a créé une gamme de papiers ignifugés, un traitement qui répond aux exigences de la norme de résistance au feu, avec classement M1 et sans odeur. Ces papiers sont compatibles avec différents procédés d’impression, sérigraphie, offset, numérique et s’adressent entre autre à des applications commerciales mais aussi pour des usages industriels divers et variés.

 

Entre gros volumes et petites séries

« Entre les marchés traditionnels et ceux de diversification, nous sommes à peu près à 50/50 avec la volonté de développer la diversification dans les marchés de niches à haute valeur ajoutée », précise Arnaud Delplanque. De formation supérieure commerciale et technique, il contribue à ce développement aux côtés d’un responsable R&D à l’usine et d’une technicienne méthode.

« Suite à la recapitalisation de 2015, nous sommes dans une phase de retournement. Si le développement de nouvelles gammes se fait plutôt vite, les temps de qualification chez nos clients sont assez longs, de 12 à 24 mois. Mais nous sommes sur la bonne voie en tant qu’acteur de marchés de niches sur lesquels les entreprises de poids et leurs grosses machines ne viennent pas. Nous avons plus de 1000 références vendues ! Notre force ? Très certainement, notre réactivité, une machine hyper-souple, un savoir-faire. Sur une semaine, il nous arrive de fabriquer de 20 à 30 papiers différents ! Si dans la fourniture de bureau, nous réalisons d’assez grosses campagnes, nous pouvons faire des petites quantités pour les produits de diversification. Les papiers ignifugés représentent déjà des volumes non négligeables pour une papeterie comme la nôtre. Et d’autres secteurs ont bien démarré. Sans oublier que les clients peuvent compter sur la réactivité d’une entreprise qui joue également la proximité et le sur-mesure. Et, si le marché français représente 70 % de son activité, Alamigeon exporte environ 30 % et pas seulement chez nos voisins et grand export…La papeterie entend bien se développer encore en France comme à l’export elle prépare des investissements conséquents. Avec pour objectif d’atteindre une capacité de production d’environ 20 à 25.000 tonnes en s’appuyant sur ses équipes expérimentées. Des perspectives intéressantes !

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