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C’est donc dans le cadre du 7e colloque Culture Papier, à Paris, à l’Institut de l'histoire de l'Art, qu’Eric Trousset a présenté les grandes lignes du 4e Observatoire Culture Papier. Et l’on verra que s’il y a des raisons d’espérer, le chemin est encore long pour que les Français aient une juste vision du papier.

Première constatation, les Français se déclarent toujours attachés au papier, mais à 71 % d’entre eux alors qu’ils étaient 83 % à l’affirmer lors du précédent Observatoire, il y a deux ans. Un recul qui, néanmoins, ne se traduit pas dans les usages, surtout pour des actions impliquantes et personnelles. En effet, le taux de lecture des prospectus, des livres, a même progressé et le catalogue reste très fort. Côté livres, on n’a pas constaté de raz-de-marée des lecteurs numériques en France et la lecture des livres se maintient à un bon niveau. Seul l’achat de journaux est toujours en décroissance inquiétante.

Autre secteur en baisse sensible par rapport à 2016, la lettre manuscrite et la carte de vœux.

Eric Trousset

Seuls 57 % des personnes interrogées déclarent avoir envoyé une lettre manuscrite sur les six derniers mois et 45 % avoir envoyé une carte de veux. En revanche, le livre papier et le faire-part papier gardent la préférence des utilisateurs qui offrent comme cadeau un livre papier à 90 %, lisent un livre papier à 84 % et reçoivent des faire-part papier à 78 %. Ils sont pourtant 31 % à estimer qu’un jour le numérique remplacera totalement le papier.

 

Le papier est-il éco-responsable ?

On va le voir, la notion d’éco-responsabilité et de papier est encore floue aux yeux des Français. Ainsi pensent-ils à 70 % (contre 57 % en 2012) que le papier peut se recycler indéfiniment. C’est certes faux mais cela représente néanmoins une victoire collective, une forme de reconnaissance même si seulement 8 % des Français savent qu’il ne se recycle que cinq à sept fois. On leur pardonnera volontiers cette imprécision d’autant que les papetiers eux-mêmes ne savent pas trop définir cette notion !

Mais les choses ne s’arrangent pas si l’on aborde les questions de logos. Si la plupart d’entre eux sont reconnus, ils sont… méconnus ! On sait qu’ils existent mais beaucoup moins ce qu’ils signifient même si 66 % des personnes considèrent que ces logos traduisent une démarche éthique et respectueuse de l’environnement de la part des marques. Il y a certainement un gros travail pédagogique à entreprendre pour faire interpréter correctement ces logos. Enfin, 84 % des personnes interrogées déclarent qu’ils pourraient privilégier l’achat de produits d’une marque qui affiche une démarche éco-responsable.

En tout cas les Français sont attentifs à l’utilisation de papier recyclé même s’ils s’estiment à 43 % seulement bien informés sur la question. Et ils sont particulièrement sensibles à l’utilisation de recyclé dans les imprimés à vie éphémère comme les prospectus, le courrier ou les journaux. Les réponses sont plus mitigées pour le livre.

Eric Trousset termine par un constat intéressant : 45 % des Français pensent que l’industrie  papetière contribue à l’entretien des forêts mais 23 % pensent l’inverse et 32 % ne savent pas. C’est donc peut-être, dans un premier temps, à ces 32 % qui ne se prononcent pas qu’il convient de s’attaquer avec une démarche d’information qui permettrait de les faire basculer du côté positif.

On l’a bien compris, il y a encore beaucoup de travail pour Culture Papier et tous ceux qui oeuvrent dans le secteur papetier pour faire passer les bons messages.

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